lundi 31 janvier 2011

Une websérie non financée et attendue de tous

La websérie La Reine rouge de Patrick Senécal et Olivier Sabino sera dans quelques mois accessible de nos écrans d'ordinateur. Plusieurs l'attendent impatiemment et pourtant, malgré l'engouement pour cette série, celle-ci a eu de nombreuses difficultés à se faire financer. Olivier Sabino, producteur de formation et également réalisateur, témoigne de ce fait dans une entrevue donnée au Lien Multimédia, entretien très intéressant qui explique le processus ardu de cette websérie sanglante prévue pour le printemps 2011. L'équipe de ce projet a dû payer de sa « propre poche » le matériel et tout le nécessaire pour le bon fonctionnement de cette série internet. Chaque personne qui travaille à la réalisation de cette websérie est, malheureusement, bénévole. Patrick Senécal et Olivier Sabino ont fait appel à leurs connaissances, dont certains grands noms du milieu artistique québécois, pour les aider. Podz, réalisateur talentueux qui a réalisé Les 7 jours du Talion, va donc participer à ce projet en tant que directeur de la série. À titre informatif, le deuxième teaser de La Reine rouge est paru sur le web en novembre 2010, le premier, quant à lui, s'est manifesté sur internet en août 2010.

Entretien avec Olivier Sabino par Le Lien Multimédia :



Le deuxième teaser de la websérie! :



Podz aux auditions de La Reine rouge :







L'actualité de Patrick Senécal!

Pour les intéressés de l'actualité littéraire et cinématographique de Patrick Senécal, voici une vidéo, filmée le 1er septembre 2010, où il décrit ses prochains projets: la websérie La Reine rouge, le roman Contre Dieu, les nombreuses tomes nommées Malphas, l'adaptation au cinéma de Aliss, les scénarios de Sept comme Setteur et du Vide. Pour ceux qui ne le savent pas, la parution de Malphas (1) est prévue pour automne 2011! Bonne écoute!  



vendredi 28 janvier 2011

Contre tous, seul et contre Dieu

Contre Dieu, roman court écrit par nul autre que Patrick Senécal et publié en 2010 chez Coups de tête,  raconte le récit d’un homme perdant sa fille, Béatrice, son petit garçon, Alexis, et sa femme, Judith, dans un accident de voiture. Senécal, connu pour ses romans noirs quelque peu tordus, nous amène encore une fois dans un univers bouleversant nous faisant vivre mille et une émotions. Dès les premières phrases, on se met à la place de cet homme, dont le nom reste inconnu tout au long de l'histoire, qui a tout perdu en quelques minutes. Son monde s’effondre. On le suit dans sa folie, dans son désespoir, dans sa rage contre la vie, contre tous et chacun, mais surtout contre Dieu. Une œuvre littéraire poignante qui est venue m’arracher plusieurs larmes.
On reproche souvent à Senécal son style un peu trop brut, son manque de raffinement dans son écriture. C’est une opinion que je ne partage en aucune façon, car la force littéraire de cet auteur réside justement dans cette langue directe et simple qui nous embarque dès les premiers mots. Cet écrivain écrit avec nos expressions, avec des tournures syntaxiques typiquement québécoises et c’est ce qui est merveilleux. On lit Contre Dieu à une vitesse fulgurante, en quelques heures, simplement parce que la manière d'écrire de Senécal se rapproche à notre façon de parler, à notre oralité. Tout est fluide, il n’y pas de mots incompréhensibles ou de syntaxe compliquée.
On a l’impression, également, que quelqu’un chuchote à notre oreille ce récit épouvantable. On se sent interpeller puisque ce roman est rédigé au « tu ». Ce n’est pas le personnage principal qui narrate son histoire, mais bien un narrateur externe qui se manifeste que quelques fois par un « je » par ci, par là.  Un narrateur dont on connaît l’identité qu’à la toute fin du roman. Toujours sur le plan formel, il est important de souligner que le roman se caractérise par une absence complète de point. Il y a tout de même une certaine ponctuation, c’est-à-dire de nombreuses virgules qui structurent le roman. Ce retrait du point accélère le rythme de l’histoire. Oui, en effet, on est porté à ne jamais arrêter notre lecture.  
Tout ce qui se passe dans cet ouvrage est possible: on ne sait jamais comment une personne peut réagir en perdant tous ses repères, tout ce qu’elle aimait. Certains aspects du récit m’ont néanmoins choquée. J’ai eu de la difficulté à imaginer un homme qui apprend le décès de sa famille et qui veut, le lendemain de cette tragédie, « baiser » tout ce qui bouge et tuer tous ceux qui se trouveront sur son chemin. Toutefois, ce que j’ai trouvé formidablement bien représenté et très vraisemblable dans Contre Dieu, c’est le fait que le personnage principal tombe dans une incompréhension totale de la vie et comprend qu’il n’y aucune certitude. Il saisit que l’argent, la consommation, le bien paraître, le travail, etc., ne sont que des fioritures, que des apparences. Il se rend compte que ça ne sert à rien d'établir une petite vie bien casée, que dans le fond on ne sait jamais ce qui peut arriver. Il n’y a que « le chaos pis le hasard… Le reste existe pas… ». Lorsque le personnage vit ses excès de fureur, de douleur et de violence, il veut faire comprendre aux autres ce qu’il sait à présent : qu’il n’y a rien de certain, rien d'acquis. 
Ce roman est en fait une courte nouvelle littéraire qui offre une fin tout à fait imprévue. Comme toutes les œuvres de Patrick Senécal, celle-ci m’a totalement bouleversée. Un récit qui change nos perceptions, qui nous dit qu’il faut profiter de chaque instant pendant qu’on a la chance d’être avec ceux qu’on aime. Patrick Senécal fera une apparition le 9 février prochain à 19h30 à la Bibliothèque de Boisbriand pour y rencontrer ses lecteurs. Également, au printemps 2011, une websérie de Patrick Senécal et Olivier Sabino sortira au grand plaisir de tous (reinerouge.tv)! Une série basée sur le personnage sanglant de Michelle Beaulieu alias la Reine Rouge, qu’on retrouve dans deux autres oeuvres de Senécal, 5150, rue des Ormes et Aliss. Une websérie qui promet de nous faire tomber dans les abîmes de l’épouvante.