jeudi 7 juillet 2011

Petite citation :-)

« Les histoires de cercueils
   C'est triste et pas joli
   Reprenez vos couleurs
   Les couleurs de la vie »


                                  - Jacques Prévert


Citation tirée du poème « Chanson des escargots qui vont à l'enterrement » de Jacques Prévert, poète que j'apprécie énormément. Si vous n'avez pas encore eu la chance de lire le recueil Paroles, paru en 1949, de cet écrivain, courez vite vous le procurer, car c'est vraiment une oeuvre formidable qui m'a bouleversée, ébranlée, amusée, enivrée...

vendredi 24 juin 2011

Chobits tome 2 : simple et intriguant.

L'intrigue se resserre. Tchii devient de plus en plus mystérieuse et Hideki de plus en plus bouleversé par cette attirance étrange qu'il a pour cet ordinateur à l'allure d'une jeune femme. Il est déchiré entre le réel et l'irréel, entre l'humain et la machine. Bien des gens le préviennent qu'il ne doit pas tomber amoureux ou avoir quelconque sentiment pour Tchii, son ordinateur, son humanoïde. Pour Hideki, c'est clair, c'est évident qu'un humain vaut beaucoup plus que n'importe quel objet informatique même s'il ressemble, à n'en plus voir la différence, à un humain. 

Presque tout le monde a son propre humanoïde. Les ordinateurs se mélangent à la population, la ressemblance est frappante, ils ont les mêmes apparences, les mêmes manies, les mêmes façons de faire que les humains. Toute cette histoire fait bien penser à Blade Runner, roman bien connu de science-fiction, où la différence entre l'homme et la machine n'est plus du tout perceptible. Mais, il y a tout de même quelque chose que les humains ont et que les robots, les ordinateurs et les humanoïdes n'auront jamais : les sentiments. Pourtant, Tchii donne l'impression de ressentir bien des choses, bien des émotions, d'être triste, joyeuse et tellement ébranlée...

Clamp réussit à attirer notre attention, à piquer notre curiosité. C'est écrit simplement, les dessins sont magnifiques et précis. On embarque dès les premières pages. Il y a certains passages qui sont quelque peu érotiques et qui pourraient peut-être déplairent à certains et peut-être trop plairent à d'autres. Mais au-delà de tout ça, cette bande dessinée est très bien construite et nous transporte bien loin du quotidien et de nos mille et un problèmes.  

C'est une lecture qui détend tout en nous intriguant au point de dévorer ces mangas, d'environ 180 pages, en seulement quelques heures. On ne se demande rien, on est enivré par cette histoire bien ficelée et on lit tout simplement. Si vous avez envie d'une bande dessinée de science-fiction à la fois romantique, charmante, drôle, parfois dérangeante, dont l'intrigue est bien réfléchie et non prévisible, Chobits est fait pour vous!     


Commentez :)! 



mercredi 8 juin 2011

Citation!

« Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous. »
- Charles Baudelaire

Citation tirée du poème « Enivrez-vous » dans le recueil des Petits poèmes en prose de Charles Baudelaire, une oeuvre excellente qui m'a transportée vers d'autres horizons beaucoup plus que Les fleurs du mal du même auteur. Je trouve que c'est une réflexion magnifique qui donne envie de profiter de chaque moment, de chaque instant afin d'essayer d'oublier que la vie est fragile. Ce qui est important c'est d'avoir du plaisir puisqu'on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve. C'est trop difficile de comprendre, de savoir, d'accepter que demain tout pourrait s'arrêter, et ça, Baudelaire l'avait bien compris.

À vous de me dire ce que vous en pensez! :-)


jeudi 26 mai 2011

La comédie romantique de Hideki et Tchii

Je n'avais jamais lu de manga auparavant et je me demandais si ce genre de bande dessinée japonaise allait me plaire. Il faut dire que le premier tome de la série Chobits m'a vraiment charmé avec cette jolie comédie romantique se passant dans un univers totalement futuriste. En fait, Hideki, un jeune homme de 19 ans, trouve par pur hasard un ordinateur à forme humaine et à l'allure féminine. Ce genre d'ordinateur est en vogue, tous les japonais en ont un, mais Hideki n'a pas d'argent, c'est alors pour lui une chance incroyable de pouvoir amener dans son petit appartement cette machine informatique. 

Au fil de l'histoire, Hideki nommera son ordinateur Tchii puisque celle-ci ne sait dire que ce mot. Il essaiera à maintes reprises de connaître les données informatiques et les caractéristiques de sa merveilleuse trouvaille, mais sans aucun résultat. Tchii a en quelque sorte une protection qui empêche toutes machines ou personnes de découvrir ce qu'elle cache en elle. Une aura de mystère se créera ainsi autour d'elle. Malgré tout cela, Tchii est dotée d'un logiciel d'apprentissage. Hideki devra alors l'éduquer du mieux qu'il pourra en lui enseigant à lire, à parler, à se comporter en société. Le jeune homme espère ainsi en savoir plus sur son ordinateur personnel, qui pourra lui révéler certaines choses sur elle-même, en sachant converser. 

La série Chobits comporte huit tomes et a été créée par Clamp, un groupe de quatre japonaises, Satsuki, Nanase, Nekoi et Mokona, qui sont spécialisées en mangaka. Le premier tome de Chobits a été publié en 2001 au Japon et en 2003 au Québec et en France par Pika Édition. Ce manga a été également adapté par le Studio Madhouse en série télévisée animée comportant 27 épisodes. Le groupe japonais a à son actif plusieurs mangas: Dukalyon (1992-1993), dont il y a une légère référence dans le premier tome de Chobits (le groupe adore faire des références d'un manga à un autre), Wish (1996-1998), Trèfle (1997-1998), J'aime ce que j'aime (1999-2000), mais surtout la populaire série Sakura, chasseuse de cartes (1996-2000) qui m'a divertie pendant de nombreuses années à la télévision. 

Chobits est une histoire de science-fiction où se mélange l'amour et l'amitié. Les émotions sont poussées à l'extrême, on est touché par la douceur de Tchii et on rit des situations embarrassantes où se trouve Hideki. Les dessins, les images de cette bande dessinée manga m'ont émerveillée. Même si je ne m'y connaît pas beaucoup en cet art, je me permet de dire que ce manga est très bien structuré, dessiné et que l'histoire n'est pas clichée du tout, dans le sens où, on ne sait pas ce qu'il va se passer à mesure qu'on tourne les pages. Ça m'a pris, par contre, un peu de temps avant de m'accoutumer à lire de droite à gauche, c'est légèrement déstabilisant, mais on s'y habitue quand même très vite. Je suis déjà très attachée aux personnages et j'ai adoré lire ce premier tome, je m'attaque dès maintenant au deuxième!


Avez-vous déjà lu Chobits? Commentez s'il-vous-plaît :)!
  

A little quotation :)

« PETIT DÉSESPOIR


La rivière a pris les îles que j'aimais 
Les clefs du silence sont perdues 
La rose trémière n'a pas tant d'odeur qu'on croyait
L'eau autant de secrets qu'elle le chante 

Mon coeur est rompu 
L'instant ne le porte plus. » 

- Anne Hébert  



Je vous conseille fortement le petit recueil de poèmes Oeuvre poétique 1950-1990 de Anne Hébert, publié par Boréal en 1993. Il regroupe plusieurs poèmes tirés de différentes oeuvres de cette artiste de talent. C'est 165 pages qui se dévorent en quelques heures!

Dites-moi ce que vous en pensez :) !

mardi 12 avril 2011

La Reine rouge arrive bientôt !

Le début de la websérie La Reine rouge de Patrick Senécal, Olivier Sabino et Podz est prévu pour le 4 mai prochain. Préparez-vous à un univers sanglant et sans pitié, mais également à une série remplie d'émotions. Vous pouvez aller voir la bande-annonce, les teasers et plusieurs photos de la websérie sur le site reinerouge.tv

Et, en passant, la Reine rouge nous prévient qu'il faut se préparer pour demain, mercredi 13 avril. Qu'est-ce qu'elle nous réserve ?

samedi 9 avril 2011

Sortir de la norme avec Tim Burton

Paru en 2009, sous les Éditions Sonatine, Tim Burton - Entretiens avec Mark Salisbury est un ouvrage qui nous offre une longue entrevue avec le célèbre réalisateur d'Edward aux mains d'argent. Le livre est préfacé par Johnny Depp, l'acteur fétiche du cinéaste qui aime bien sortir des chemins tout tracés d'Hollywood. Cette préface, soigneusement écrite, expose l'amitié entre ces deux hommes, qui ont collaboré ensemble à maintes reprises, dont récemment dans le film Alice aux pays des merveilles.

Cette oeuvre est construite de façon à ce qu'on voit les questions de Mark Salisbury, posées à Tim Burton, puis la réponse de celui-ci. On a ainsi l'impression d'assister à l'entrevue, comme si on y était, comme si on s'y trouvait. Le réalisateur, plutôt réservé et qui n'aime pas particulièrement les entrevues, s'ouvre à son interlocuteur à notre grand bonheur. On découvre ses rêves, ses peurs, ses inspirations, ses mille et un projets achevés et inachevés, bref, on entre complètement dans son univers fascinant, original, captivant, incroyable. On passe par ses débuts au studio Disney à son premier long-métrage Pee-Wee Big Adventure, en passant par L'étrange Noël de Monsieur Jack, Beetlejuice, Mars Attack !, Ed Wood, Sleepy Hollow, La planète des singesSweeney Todd, La mariée cadavérique, Batman, Batman Returns et Big Fish. On y découvre plusieurs anecdotes, son combat contre les studios hollywoodiens, contre le commercial, son amour pour la technique de l'image par image, pour tout ce qui sort de l'ordinaire. L'homme qu'on apprend à mieux connaître au fil des pages est une personne qui suit son coeur, ses intuitions, ses impressions, qui s'est inspiré de mille et un vieux films d'épouvante et de plusieurs romans, en particulier les nouvelles d'Edgar Allan Poe.  

L'ouvrage est parsemé d'illustrations, de « storyboard » et de magnifiques dessins faits par Tim Burton. On les regarde avec fascination, avec admiration : nul autre a le même style, le même univers que lui. Il est complètement unique en son genre. Puisqu'il n'était pas comme les autres, ce fameux réalisateur a souvent douté de lui-même, mais à notre grand soulagement il s'est dit, à un moment de sa vie : « Et puis merde, peu importe que je sache dessiner ou pas. L'important, c'est que j'aime ça. » Tim Burton est un homme qui s'exprime beaucoup plus par ses dessins, par le cinéma et même par l'écriture que par la parole. Ce qui est intéressant en lisant cet ouvrage est qu'on découvre une multitude de projets que Tim Burton a faits et qu'on aurait peut-être pas découverts si ce livre n'avait pas été sous nos yeux. C'est le cas de l'oeuvre littéraire illustrée, publiée en 1997, sous le nom de La triste fin du petit enfant huître et autres histoires, un recueil qui contient vingt-trois récits. Ces petites histoires ont ensuite inspirées une série d'épisodes mettant en scène Stain Boy, un des personnages original et innovateur de ce recueil.    

Par contre, la traduction de Tim Burton - Entretiens avec Mark Salisbury laisse parfois à désirer. On y voit souvent des phrases mal formulées, des mots mal traduits, des fautes de syntaxe, mais cela n'empêche en rien que cet ouvrage est très bien construit et très stimulant pour notre curiosité et notre créativité. Une oeuvre à lire absolument pour tous ceux qui aiment le travail de ce cinéaste bien connu et qui veulent en savoir plus.            

lundi 21 février 2011

Tim Burton et Vincent Price

Vincent est le tout premier court-métrage de Tim Burton. Il a été subventionné par certaines personnes qui encourageaient le fameux réalisateur de L'étrange Noël de Monsieur Jack, Sleepy Hollw, Beetlejuice, Edward Scissorhands et bien d'autres,  lorsque celui-ci travaillait chez Disney, au tout début de sa carrière. Ce petit film d'à peine cinq minutes est réalisé en noir et blanc avec une esthétique se rapprochant de l'oeuvre cinématographique de Robert Wiene, Le Cabinet du Dr. Caligari. On y retrouve des décors étranges, incertains, des photographies très expressionnistes, mais surtout une histoire remplie d'émotions. C'est en fait un récit très personnel que nous offre Tim Burton, exprimant son enfance solitaire où seulement les romans d'Edgar Allan Poe et les films d'horreur lui portaient compagnie. Cette animation image par image raconte le récit d'un jeune garçon de sept ans, Vincent Malloy, pris entre la fiction et la réalité, entre l'irréel et le réel, car il souhaite devenir Vincent Price, cet acteur américain qui a joué dans plusieurs films tirés des nouvelles d'Edgar Allan Poe. Vincent Malloy s'imagine diverses situations où il se transforme complètement en son idole. Il veut oublier sa triste vie en banlieue et vivre de façon macabre, sombre et excitante comme dans les oeuvres cinématographiques où joue son héros. Ce projet est né d'un joli poème composé entièrement par Tim Burton. Pour narrer ce récit, le réalisateur a fait appel à Vincent Price lui-même, son idole de jeunesse, c'est donc le début d'un longue amitié entre ces deux hommes. Sorti en 1982, ce court-métrage a remporté deux prix au Festival de Chicago et, au Festival international du film d'animation d'Annecy, le prix de la Critique.  

Verson anglaise narrée par Vincent Price : 





Version française :









mercredi 2 février 2011

L'illusion d'exister : " I "

"I" est un court-métrage réalisé par Max Vitali et Nils Ljunggren pour le Bon Magazine, périodique suédois consacré au domaine de la mode. D'une durée d'à peine deux minutes, cette petite vidéo met en scène Noomi Rapace, l'actrice jouant l'héroine de la trilogie policière Millénium de Stieg Larsson, Lisbeth Salander, dans l'adaptation cinématographique de ces trois romans à succès. Après avoir vu Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette et La reine du palais des courants d'air, j'étais complètement ébahie, fascinée et estomaquée par le talent de cette actrice suédoise. Je suis encore épatée en regardant ce court film plutôt déstabilisant, "I", où Noomi Rapace porte une création de Thomas Tait, un jeune designer d'origine québécoise. Un court-métrage, paru en novembre 2010, très réfléchi, très esthétique qui porte sur une question troublante que nous nous sommes tous posés : existons-nous réellement?



   

lundi 31 janvier 2011

Une websérie non financée et attendue de tous

La websérie La Reine rouge de Patrick Senécal et Olivier Sabino sera dans quelques mois accessible de nos écrans d'ordinateur. Plusieurs l'attendent impatiemment et pourtant, malgré l'engouement pour cette série, celle-ci a eu de nombreuses difficultés à se faire financer. Olivier Sabino, producteur de formation et également réalisateur, témoigne de ce fait dans une entrevue donnée au Lien Multimédia, entretien très intéressant qui explique le processus ardu de cette websérie sanglante prévue pour le printemps 2011. L'équipe de ce projet a dû payer de sa « propre poche » le matériel et tout le nécessaire pour le bon fonctionnement de cette série internet. Chaque personne qui travaille à la réalisation de cette websérie est, malheureusement, bénévole. Patrick Senécal et Olivier Sabino ont fait appel à leurs connaissances, dont certains grands noms du milieu artistique québécois, pour les aider. Podz, réalisateur talentueux qui a réalisé Les 7 jours du Talion, va donc participer à ce projet en tant que directeur de la série. À titre informatif, le deuxième teaser de La Reine rouge est paru sur le web en novembre 2010, le premier, quant à lui, s'est manifesté sur internet en août 2010.

Entretien avec Olivier Sabino par Le Lien Multimédia :



Le deuxième teaser de la websérie! :



Podz aux auditions de La Reine rouge :







L'actualité de Patrick Senécal!

Pour les intéressés de l'actualité littéraire et cinématographique de Patrick Senécal, voici une vidéo, filmée le 1er septembre 2010, où il décrit ses prochains projets: la websérie La Reine rouge, le roman Contre Dieu, les nombreuses tomes nommées Malphas, l'adaptation au cinéma de Aliss, les scénarios de Sept comme Setteur et du Vide. Pour ceux qui ne le savent pas, la parution de Malphas (1) est prévue pour automne 2011! Bonne écoute!  



vendredi 28 janvier 2011

Contre tous, seul et contre Dieu

Contre Dieu, roman court écrit par nul autre que Patrick Senécal et publié en 2010 chez Coups de tête,  raconte le récit d’un homme perdant sa fille, Béatrice, son petit garçon, Alexis, et sa femme, Judith, dans un accident de voiture. Senécal, connu pour ses romans noirs quelque peu tordus, nous amène encore une fois dans un univers bouleversant nous faisant vivre mille et une émotions. Dès les premières phrases, on se met à la place de cet homme, dont le nom reste inconnu tout au long de l'histoire, qui a tout perdu en quelques minutes. Son monde s’effondre. On le suit dans sa folie, dans son désespoir, dans sa rage contre la vie, contre tous et chacun, mais surtout contre Dieu. Une œuvre littéraire poignante qui est venue m’arracher plusieurs larmes.
On reproche souvent à Senécal son style un peu trop brut, son manque de raffinement dans son écriture. C’est une opinion que je ne partage en aucune façon, car la force littéraire de cet auteur réside justement dans cette langue directe et simple qui nous embarque dès les premiers mots. Cet écrivain écrit avec nos expressions, avec des tournures syntaxiques typiquement québécoises et c’est ce qui est merveilleux. On lit Contre Dieu à une vitesse fulgurante, en quelques heures, simplement parce que la manière d'écrire de Senécal se rapproche à notre façon de parler, à notre oralité. Tout est fluide, il n’y pas de mots incompréhensibles ou de syntaxe compliquée.
On a l’impression, également, que quelqu’un chuchote à notre oreille ce récit épouvantable. On se sent interpeller puisque ce roman est rédigé au « tu ». Ce n’est pas le personnage principal qui narrate son histoire, mais bien un narrateur externe qui se manifeste que quelques fois par un « je » par ci, par là.  Un narrateur dont on connaît l’identité qu’à la toute fin du roman. Toujours sur le plan formel, il est important de souligner que le roman se caractérise par une absence complète de point. Il y a tout de même une certaine ponctuation, c’est-à-dire de nombreuses virgules qui structurent le roman. Ce retrait du point accélère le rythme de l’histoire. Oui, en effet, on est porté à ne jamais arrêter notre lecture.  
Tout ce qui se passe dans cet ouvrage est possible: on ne sait jamais comment une personne peut réagir en perdant tous ses repères, tout ce qu’elle aimait. Certains aspects du récit m’ont néanmoins choquée. J’ai eu de la difficulté à imaginer un homme qui apprend le décès de sa famille et qui veut, le lendemain de cette tragédie, « baiser » tout ce qui bouge et tuer tous ceux qui se trouveront sur son chemin. Toutefois, ce que j’ai trouvé formidablement bien représenté et très vraisemblable dans Contre Dieu, c’est le fait que le personnage principal tombe dans une incompréhension totale de la vie et comprend qu’il n’y aucune certitude. Il saisit que l’argent, la consommation, le bien paraître, le travail, etc., ne sont que des fioritures, que des apparences. Il se rend compte que ça ne sert à rien d'établir une petite vie bien casée, que dans le fond on ne sait jamais ce qui peut arriver. Il n’y a que « le chaos pis le hasard… Le reste existe pas… ». Lorsque le personnage vit ses excès de fureur, de douleur et de violence, il veut faire comprendre aux autres ce qu’il sait à présent : qu’il n’y a rien de certain, rien d'acquis. 
Ce roman est en fait une courte nouvelle littéraire qui offre une fin tout à fait imprévue. Comme toutes les œuvres de Patrick Senécal, celle-ci m’a totalement bouleversée. Un récit qui change nos perceptions, qui nous dit qu’il faut profiter de chaque instant pendant qu’on a la chance d’être avec ceux qu’on aime. Patrick Senécal fera une apparition le 9 février prochain à 19h30 à la Bibliothèque de Boisbriand pour y rencontrer ses lecteurs. Également, au printemps 2011, une websérie de Patrick Senécal et Olivier Sabino sortira au grand plaisir de tous (reinerouge.tv)! Une série basée sur le personnage sanglant de Michelle Beaulieu alias la Reine Rouge, qu’on retrouve dans deux autres oeuvres de Senécal, 5150, rue des Ormes et Aliss. Une websérie qui promet de nous faire tomber dans les abîmes de l’épouvante.